Coproduction : Festival des NUITS de L'ENCLAVE (Valréas), Théâtre Midi Just (Serge Pauthe)
Texte et mise en scène : Serge Pauthe
Avec :
Jean-Louis Debard : Louis Napoléon Bonaparte, Louis Baudin, Auguste Blanchi, Monseigneur Parisis...
Serge Pauthe : Adolphe Thiers, Le comte de Falloux, Président de l'assemblée nationale...
Philippe Altier : Victor Hugo
La note d'intention de Serge Pauthe
Ce spectacle « poétique et théâtral » est une invitation à visiter une page de notre Histoire de France. Victor Hugo est au centre de notre scène historique. Nous donnons à entendre des extraits de ses discours enflammés qu’il prononça à l’Assemblée Législative Constituante de 1848 à 1851 en tant que Député du Peuple Français. Ce sont des chefs-d’œuvre de l’art oratoire. Les restituer aujourd’hui démontre en quelque sorte qu’ils sont toujours d’actualité et nous apprend comment Victor Hugo, venu des rangs de la Droite Royaliste, passa dans les rangs des Républicains.
Le premier rôle, nous l’avons vu, c’est Victor Hugo. Le second rôle, on pourrait dire le troisième couteau, c’est le Prince Louis-Napoléon Bonaparte. Neveu de son illustre ancêtre Napoléon 1er, il profita de la notoriété de son illustre parent pour se faire élire Président de la République au suffrage universel. Puis il n’eut de cesse de trouver l’astuce pour renverser la République et se faire couronner Empereur sous le nom de Napoléon III
Hugo était du nombre des farouches opposants à cette prise de pouvoir absolument illégale. On connaît la suite. Il dut fuir son pays pour échapper à la prison et peut-être pire…20 ans d’exil où il déchaina sa haine contre l’usurpateur. Les pages célèbres des « Châtiments » rendent compte de sa colère légendaire.
Pour suivre le cheminement de Victor Hugo, j’ai reconstitué quelques débats et composé des dialogues après avoir, bien évidemment, puisé force enseignements dans de nombreux livres et documents. Je ne voulais pas d’un soliloque mais d’un véritable affrontement d’idées. C’est pour cela qu’interviennent des opposants à Victor Hugo. Tel Adolphe Thiers ou le Comte de Falloux, initiateur de cette loi sur la liberté de l’enseignement qui donnait à l’Eglise la primauté de l’éducation. Et un député de gauche, Louis Baudin, figure devenue légendaire lorsqu’il fut tué sur la barricade de la rue Saint-Antoine dans cette nuit tragique du 2 au 3 Décembre 1851. Ainsi qu’Auguste Blanqui le rebelle, opposant farouche à la Royauté, l’Empire et la République Bourgeoise et qui passa les trois-quarts de sa vie en prison.
C’est donc une pièce de théâtre où se mêlent le drame et la comédie, le chant et l’imprécation verbale. Les fils historiques de ce spectacle se lient d’abord aux “Châtiments” puis à des extraits d’autres œuvres du poète : “Les Feuilles d’automne” (1831), “Les chants du crépuscule” (1835), “Les Contemplations” (1856), “L’Année terrible” (1872), “Histoire d’un crime” (1877), des citations extraites de “Choses vues” et des discours prononcé à l’assemblée nationale de 1848 à 1851, édités dans “Actes et paroles”.
On a tant assigné de rôles au théâtre depuis sa naissance, il y a 28 siècles dans l’Antiquité grecque ! On l’a rendu tantôt divertissant, tantôt tragique à faire pleurer les cœurs les plus secs. Disons très humblement que nous tentons d’approcher ce théâtre populaire où acteurs et public ont partie liée ensemble dans l’évocation des moments historiques qui interrogent notre temps présent.